Textes de 2014-2015
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2ème trimestre - CLAP de LOUIS CALAFERTE
Biographie
Ecrivain français, Louis Calaferte est né à Turin, le 14 juillet 1928. Sa famille vit à Lyon dans des conditions difficiles.
A treize ans et demi, après l'obtention d'un certificat d'études primaires, il entre comme garçon de courses dans une entreprise textile, puis comme manoeuvre dans une usine de piles électriques.
Il commence néanmoins à lire beaucoup et entreprend la rédaction de nombreuses pièces de théâtre, volant du papier dans les bureaux et se dissimulant pour pouvoir écrire.
Il quitte ensuite l'usine et entre comme apprenti-dessinateur dans un cabinet de dessins sur soieries. Il n'a plus qu'un seul désir : écrire pour le théâtre et jouer la comédie.
A la Libération, il constitue une troupe théâtrale, qui répète chaque soir, mais ne jouera jamais, et, en janvier 1947, décide de partir pour Paris tenter sa chance. Il n'y connaît personne, et ne dispose d'aucune ressource. C'est alors l'apprentissage de la misère et d'une effrayante solitude.
Il s'inscrit au cours d'art dramatique du théâtre du Vieux-Colombier duquel il sera bientôt exclu, faute de pouvoir payer ses cours. Dans ce même théâtre, il figure un garde dans une mise en scène de Britannicus.
Il continue à écrire - pièces et nouvelles - et soumet enfin le manuscrit de son premier livre, Requiem des Innocents, à Joseph Kessel qui, intéressé, en fait aussitôt terminer la dactylographie, l'aide à en retravailler la construction et le présente lui-même aux éditions Julliard.
Publié en 1952, l'ouvrage connaît un rapide succès.
Fuyant la vie mondaine et parisienne des milieux littéraires qui s'ouvre brusquement à lui, Louis Calaferte quitte Paris, et retourne vivre à Lyon.
Paraît l'année suivante, Partage des vivants, auquel la presse fait un accueil enthousiaste. Bataille au prix Fémina, mais malgré treize tours de scrutin, le prix ne lui est pas attribué. A la proclamation des résultats, à l'unanimité, les journalistes lui décernent, pour la première et dernière fois, le prix « homina ».
En 1956, Louis Calaferte s'installe à Mornant, village des Monts du Lyonnais, où il demeurera jusqu'en 1969. Dans cette retraite, il entreprend l'écriture de Septentrion, qui lui demandera cinq années de travail. Parallèlement pour assurer son existence, il mène jusqu'en 1974, une activité de producteur-animateur à la radio lyonnaise,ensuite à l'O.R.T.F, puis à F.R.3 Publié en 1963, l'ouvrage est immédiatement censuré et interdit de vente - il ne reparaîtra que vingt-et-un ans plus tard, à l'instigation de Gérard Bourgadier, alors directeur des éditions Denoël où, depuis 1968, Louis Calaferte était publié.
Par ailleurs, à la même époque, il commence, avec passion, à peindre et fabriquer des « objets poétiques », se partageant désormais entre peinture et littérature.
En 1972, Jean-Pierre Miquel met en scène Chez les Titch, au Théâtre du Petit-Odéon, avec les Comédiens-Français. Création qui sera suivie de plusieurs autres, à Paris, et au Centre Dramatique National de Reims.
A leur tour, quelques années plus tard, Victor Viala, metteur en scène, et Sylvie Fabre, comédienne, travaillent ensemble sur le théâtre de Louis Calaferte. Opéra Bleu, donné en décembre 1993, sera l'ultime création faite du vivant de l'auteur.
En 1985, Louis Calaferte quitte Lyon pour Blaisy-Bas, village de Bourgogne, où il passera les dernières années de sa vie.
Son oeuvre comprend une centaine de titres : récits, poèmes, essais, carnets et pièces de théâtre.
Il reçoit, en 1978, le prix Ibsen pour sa pièce Les Miettes, en 1984, le Grand Prix de la Ville de Paris pour l'ensemble de son oeuvre dramatique, et en 1992, le Grand Prix National des Lettres.
Louis Calaferte est mort le 2 mai 1994, à Dijon.
Eléments bibliographiques et mises en scène :
Théâtre
Le Roi Victor
Editions l’Avant-Scène Théâtre, 2004
Mise en scène de Gildas Bourdet, Théâtre de L'Ouest Parisien, 2004
Deux volumes du Théâtre complet rassemble l'essentiel des pièces de Calaferte, aux éditions Hesse
Romans
Requiem des innocents, Julliard, 1952
Partage des vivants, Julliard, 1953
Septentrion, (1963), Denoël, 1984
Satori, Denoël, 1968
Rosa mystica, Denoël, 1968
Hinterland, Denoël, 1971
La vie parallèle, Denoël 1974
Épisodes de la vie des mantes religieuses, Denoël, 1976
Ébauche d'un autoportrait, Denoël, 1983
L'Incarnation, Denoël, 1987
Memento Mori, L'Arpenteur-Gallimard, 1988
La Mécanique des Femmes, L'Arpenteur-Gallimard, 1992
C'est la guerre, L'Arpenteur-Gallimard, 1993
S'ajoutent à ceci 14 recueils de poésie, 2 essais, 5 volumes de Carnets, et un d'entretiens.
1er trimestre - L'OPERA DE QUAT' SOUS DE BERTOLT BRECHT
A lire préférentiellement le texte publié à L'Arche
Biographie placée dans le contexte historique consulter le document Word en ligne
Die Dreigroschenoper L'Opéra de Quat'sous
Première représentation de l'Opéra de Quat'sous Berlin Theater am Schiffbauerdamm 31 août 1928
Opéra en un prologue et huit tableaux. Livret de Berthold Brecht, adapté de l'opéra de Christopher Pepush et John Gay, The Beggar's Opera (l'Opéra des gueux), d'après le traduction allemande de G. Hauptmann. Musique de Kurt Weil (1900-1950), créé à Berlin le 21 août 1928 avec Lotte Lenya
La conception de Brecht et de Weill d'un opéra à caractère politique et social s'était affirmée auparavant avec Mahagonny. L'Opéra de quat'sous vise à faire réfléchir sur les conditions et contradictions de la société capitaliste. L'œuvre est un singspiel, des parties chantée et parlées se succèdent : chansons, ballades, duos, récitatifs, mouvements de tango, fox-trot, etc., écrites dans le style sec, dépouillé, voire agressif propre à Kurt Weill. Il puise dans le répertoire du cabaret, de la chanson des rues, du jazz, dans la musique savante, l'opérette. Il crée un nouveau type de chant-joué, coupant et acide, pathétique et réfléchi, en parfaite correspondance avec l'esthétique épique de Brecht.
L'Opéra de quat'sous a un immense succès et suscite de violentes polémiques. Les nazis interdisent cette œuvre, mais aussi à toute l'œuvre de Kurt Weill.
Un chanteur ambulant présente au public Macheath, dit Mackie Messer, chef d'une bande de malfaiteurs londoniens. Peachum, propriétaire du magasin l'Ami du mendiant, qui loue aux prétendus mendiants de la ville tout ce qui peut servir à émouvoir la pitié des passants — membres artificiels, béquilles, voitures d'infirme, etc. —, a une fille, Polly. Mackie Messer l'épouse et fête ses noces dans une écurie, où il invite les bas-fonds, et Brown, dit le Tigre, son vieux compagnon d'armes devenu chef de la police.
Peachum, à qui ce mariage déplaît, dénonce son gendre, et celui-ci doit quitter la ville. Avant de partir, il laisse des instructions à Polly, qu'il présente à ses acolytes. Il part avec la certitude de laisser ses intérêts en bonnes mains.
Mackie ne peut rester longtemps loin de Londres et de ses habitudes. Il retourne auprès de ses amies, les prostituées de Turnbridge. Une de celles-ci, Jenny, à l'instigation de la mère de Polly, le dénonce à la police. Macheath finit en prison, à Old Bailey, où il retrouve une vieille connaissance, Lucy, fille de Brown, une de ses anciennes conquêtes.
Lucy l'aide à s'enfuir. Peachum menace de révéler les dessous de l'amitié qui lie Brown à Macheath et projette de troubler l'ordre public par une manifestation de misérables au passage du cortège du couronnement. Brown est contraint à agir. Macheath, revenu auprès des prostituées, est à nouveau trahi et ramené en prison. Il est perdu.
Condamné à mort, il est conduit au supplice ... Peachum explique au public que le bandit devrait être pendu, mais qu'en réalité il ne le sera pas. Un messager de la reine arrive inopinément, à cheval, pour annoncer que, non seulement Mackie Messer a été gracié. mais qu'il a été élevé à la dignité nobiliaire, pourvu d'un château et de la jouissance d'un patrimoine considérable... Les messagers à cheval n'arrivent que très rarement, explique Peachum, si les opprimés n'osent résister aux puissants. Davantage sur le blog de Louise Caron: caronlouise.blogspot.fr
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